Entrevue avec Aurélia O'Leary (Le cri du corps de l'ANEB)


Petite Boîte: Aurélia O'Leary, pourquoi c'était important pour vous d'être présente ce soir?

Aurélia O'Leary: Parce qu'en tant qu'être humaine, citoyenne et maintenant artiste je pense qu'on peut prendre notre parole en main. C'est très important d'oser aborder des sujets délicats de manière transparente. Je pense que plus on parlera de ce problème qui est un problème de société qui touche beaucoup de chose dont le rapport à l'image, la marchandisation du corps, plus on va en parler mieux c'est. Donc, ma présence ici est avant tout un engagement humain et une prise de parole que je pense que tous citoyen peut avoir et quand on a la chance de pouvoir monter sur une scène pour le confirmer, c'est bien de le faire!


P.B: Et vous, dans le métier que vous faites, avez-vous déjà été confrontée à cette pression sociale liée à l'apparence et à la minceur?

A.O:  Oui, on y est tout le temps et c'est à nous de trouver des outils pour se sentir libre et ne pas tomber dans ces dictas qui sont très durs! C'est assez violent pour les jeunes et les moins jeunes. C'est dur d'arriver à s'affirmer et à s'assumer quand on n'entre pas dans les standards de beauté qui sont de plus en plus irréalistes. Qui sont des standards qu'on veut toujours plus jeunes, de plus en plus photoshoper et qui ne sont presque plus humain. On tend vers quelque chose qui est impossible d'atteinte! Et je pense, qu'il y a une grande détresse derrière tout ça! Je ne peut pas dire que je me sens touché par ce problème directement, mais je travaille avec des jeunes, et je le vois tous les jours à quel point c'est important de valoriser les différences!

P.B: À quoi on peut s'attendre pour le spectacle de ce soir?

A.O: Pour le spectacle de ce soir, je vais présenter deux chansons de mon dernier album Plus dans ma tête. La première s'appelle Ami. J'ai un fils qui comme plusieurs enfants s'invente des amis imaginaires, il leur donne des prénoms et des personnalités et ce phénomène m'a beaucoup fasciné et je trouvais ça tout à fait respectable. Un soir je me suis amusée à écrire à mon ami imaginaire et donc ça a créé la chanson qui s'appelle Ami. Le texte est un peu poétique, il y a toutes sortes de symboles et d'image relié à mon ami imaginaire. La deuxième chanson s'appelle Brindille et c'est un thème qui m'a donné envie de faire un second album: La puissance de la vie, alors je pensais que ce serait une bonne pièce à présenter ce soir sur scène. La puissance de la vie, elle est partout et parfois même dans les endroits les plus arides et les plus surréaliste et notamment, les petites brindilles d'herbes qu'on voit partout et qui poussent à travers les cracks du béton, je me dis « Quelle puissance de vie!» Alors bon... (rires) Je me suis prise pour une brindille d'herbe en écrivant ce texte-là.

P.B: Quels sont les projets qui s'en viennent pour toi? On parlait de ton album Plus dans ma tête...


A.O: Le disque est sorti il n'y a pas très longtemps et j'ai la chance d'être soutenue par Radio-Canada et Espace Musique qui aime bien mon travail depuis mon premier album. J'ai une maison de disques depuis peu Artic et on parle de faire une entrée Montréalaise, sans doute au Lion D'Or, il n'y a pas de date d'arrêtée, mais sinon on fera le Quai des brumes le 6 mars.


P.B: Génial! Merci Aurélia, bon spectacle!

A.O: Merci!

Entrevue par Martine Boucher
Photo par Renaud Vinet-Houle





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