Article par Geneviève Chenail
Photo par Kim Léveillé
C’est mercredi dernier, à la Sala Rossa , que le
charismatique auteur-compositeur et interprète Félix-Antoine Couturier a lancé son
premier album en carrière, Comme un seul homme. Découvert du grand public en
2013 avec l’émission La Voix ,
c’est dans une salle bondée, qu’il nous a fait découvrir quelques-unes de ses
chansons, au plus grand plaisir de nos oreilles. Petite Boite a eu la chance de le rencontrer
lors de cette soirée unique.
Petite Boîte: Félix-Antoine, tu t’es fais connaître par
des millions de Québécois en 2013 avec la première saison de l’émission La Voix. Tu étais dans l’équipe
de Marie-Mai. Que retiens-tu de ton expérience?
Félix-Antoine Couturier: L’aventure La Voix c’est un contexte qui n’est
pas offert à tout le monde. C’est sûr que les choses que tu apprends là, tu
peux pas vraiment les apprendre ailleurs, comme faire du direct devant des
millions de personnes. (rires) C’est sûr que tout ça, c’est dans mon bagage d’expérience
et je n’aurais pas pu aller chercher ça ailleurs, mais bien honnêtement, c’est
vraiment ma rencontre avec Marie-Mai. Ce qu’on connaît d’elle, c’est son image! C’est une star et puis une vraie, mais moi, j’ai vu l’envers du décor, j’ai vu
comment elle travaille fort, j’ai vu son ardeur au travail. C’est une fille
tellement humble. Son rapport avec ses fans aussi, c’est important pour elle et
je crois que ça devrait toujours l’être. C’est vraiment la personne
qui me l’a montré puis qui m’a fait comprendre c’était quoi les retombées de ça.
Elle a vraiment influencé ma façon de pratiquer mon métier. Ça fait quand même
dix ans que je fais ça et ça l’a remis en question certaines réalités que j’avais.
Il y a une belle amitié qui est née avec elle, on se parle encore souvent. (Marie-Mai
était d’ailleurs présente lors de la soirée.)
P.B: Tu as été huit ans guitariste pour les
formations Kodiak et O Linea, tu as décidé de passer du côté auteur-compositeur
et interprète, pourquoi avoir fait ce changement dans ta vie?
F-A.C : Ça vient de la nécessité parce que j’avais
pas ce désir là en début vingtaine, d’écrire, j’aimais mieux être en second
plan. C’est ce qui me convenait. Puis, un moment donné, les chansons sont
venues, puis j’ai envoyé ça dans un concours. Un moment donné, c’est comme la nécessité
de le faire, j’peux pas faire autre chose. Je veux dire, que l’album ait du
succès ou pas, moi je vais continuer parce que ça me coule dans les veines, c’est
ça qui me tient en vie, c’est ça qui me passionne. Moi, maintenant, je suis mon
instinct, je m’écoute. Il n’y a pas vraiment d’autre route pour être heureux j’pense
que de faire ce qu’on aime.
P.B: En 2013, tu as lancé ton 1er EP Fuir le
plancher et près d’un an plus tard, tu nous arrive avec ton 1er album, Comme un
seul homme, est-ce que c’était le cheminement que tu visais?
F-A.C: Non, non, en fait, c’est vraiment la peine
d’amour qui a engendré l’album, puis justement il n’y avait pas de but de carrière
quand j’écrivais des chansons, il y avait juste un moyen de survis pour me
soigner, c’était vraiment thérapeutique. Un moment donné, je me suis rendu
compte que non seulement j’avais plusieurs chansons, mais qu’il y avait comme
un espèce de filon puis qu’il avait quelque chose d’intéressant à faire avec ça.
L’élément déclencheur, c’est vraiment la peine d’amour. C’est un an, je sais
pas si c’était une dépression, mais vraiment vraiment beaucoup de temps à passer
tout seul devant l’ordinateur à essayer de me soigner et de me guérir. Aujourd’hui,
c’est le lancement d’un album, mais c’est surtout aussi pour moi la fin d’un
espèce de parcours, de traversée du désert. C’est maintenant quelque chose de
beau, je regarde ça et je pense que j’ai le droit de le dire, je suis fier.
P.B: Tu es un gars qui ne fait pas de cachette,
tu t’inspire de ta vie, tu imprègnes tes textes de ta réalité, c’est vraiment ça
qu’on va retrouver avec ton album.
F-A. C: Oui, il y a zéro cachette avec moi. J’ai
pas du tout peur de me tromper, d’avoir l’air infaillible. En fait, là-dedans,
je trouve que c’est une source intarissable de textes et d’angles sur la vie. C’est
certain qu’on peut parler de l’amour, mais si tu en parles quand t’es dans le
feu de la crise, du mal, je mets mes tripes sur la table… Pour moi, une oeuvre
d’art qui laisse sans réaction, c’est pas une oeuvre d’art. Moi, j’aime mieux
que les gens aiment ou détestent, je veux susciter une émotion, une réaction.
P.B: Pourquoi Comme un seul homme comme titre d’album?
F-A.C: Parce que j’ai fait l’album tout seul. C’était
pas ça le but, c’est parti de la chanson Comme un seul homme, mais à un certain
stade, j’ai su que j’allais travailler tout seul, ça allait donc de soi. Comme
un seul homme, c’est un peu toutes les personnalités que j’ai, c’est le réalisateur,
le musicien, le guitariste, c’est le chanteur, c’est tous les chapeaux que je
porte qui essaient de se mettre ensemble, puis de faire quelque chose qui se
tient.
P.B: Est-ce que tu as trouvé ça difficile de te
retrouver seul avec ton projet d’album?
F-A.C: C’est extrêmement malsain. (rires) J’en ai
appris sur moi. C’est une épreuve physique et psychologique parce que c’est
plein de décisions à prendre, t’as pas de comité, je suis tout le temps le seul
à prendre les décisions. C’est toujours un aller-retour, mais j’avais des gens
autour de moi qui m’aidaient, ma compagnie de disque et ma famille, mais non, ça
vraiment été quelque chose de difficile. Je sais pas si je vais le refaire,
bien honnêtement. (rires)
P.B: Parlons de ton vidéoclip qui est sorti avec
ta chanson Comme un seul homme, tu es nu, suspendu par une corde au bout des
pieds, est-ce que c’était ta décision de faire ça?
F-A.C: Non, c’est Didier le réalisateur qui m’avait
proposé un concept à l’envers, mais j’étais supposé d’être habillé. Au départ,
j’avais du mal à voir son concept dans ma tête. Quand on a fait les premières
images à l’envers, Didier a pris le moniteur et la tourné, c’est là que j’ai
vraiment compris. On m’a attaché habillé, puis après on a regardé les premiers
plans. Didier m’a regardé, puis j’ai tout de suite compris où il voulait en
venir. Il m’a demandé si j’étais ''game'', je le savais, c’était comme évident qu’il
fallait que je sois nu. Tout le monde avait la même impression en regardant les
images avec moi habillé, c’était pour être «plus fou» nu. C’est sûr que la
nudité c’est difficile à gérer artistiquement, on s’est posé plusieurs
questions, on a essayé et c’est pas simple de se mettre nu. Il y avait une équipe
de douze personnes, dont des filles. Ça vraiment été difficile. Le plus dur ça
pas été tant de me mettre tout nu, ça, je me suis mis à l’aise après dix,
quinze minutes, mais ce qui a été difficile c’est d’avoir été pendu par les
pieds, pas de harnais et pas de
protection. J’ai fais un plan séquence de 2 minutes 40. L’émotion que j’ai dans
le clip, c’est pas du jeu, c’est la réalité, je souffre ma vie pour vrai!(rires)
Quand on a vu mes images de mon corps bougé, il y avait quelque chose de
troublant là-dedans et de laid et beau. Moi, je voulais pas laissé indifférent
avec mon clip, je pense qu’on a visé juste. (rires)
P.B: Quelle est la suite pour toi, qu’est-ce que
tu souhaites, quels sont tes projets?
F-A.C: Moi, je veux conquérir la francophonie, pas
de blague. (rires) Je vois pas vraiment de limites. Je vais aller partout où on
va vouloir de moi. Je veux faire des shows devant les gens. Si ma musique intéresse
les gens, puis qu’ils ont le goût de se déplacer et de venir chanter avec moi,
moi je vais aller n’importe où, n’importe quand. C’est ma vie, ma passion, ça
me coule dans les veines. En plus, j’ai un groupe maintenant, il est «trippant»
et mon équipe est le fun. Je reviens de loin, mais là le meilleur est vraiment à
venir. Pour moi, c’est vraiment d’essayer d’aller jusqu’au bout avec ce disque
là, peu importe où il va m’emmener, je vais être là.
P.B: En terminant, complète la phrase suivante:
Comme un seul homme, je…
F-A.C: J’irai au front, je vais aller vers les gens!
Félix-Antoine Couturier, un nom à retenir,
parce que oui, le meilleur est à venir pour lui, c’est un coup de coeur assuré!
Son album Comme un seul homme est
maintenant disponible et pour suivre toutes ses aventures, visitez sa pageFacebook.
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