Étienne Drapeau à livre ouvert

Article par Karianne Falcon
Photos par Andreanne Coggins


Mardi soir dernier, la Cinquième Salle de la Place des Arts s’animait avec Étienne Drapeau, qui y faisait sa grande rentrée montréalaise. Au rendez-vous : Un spectacle inédit combinant les chansons de son cinquième album, intitulé T’es toute ma vie, paru en septembre 2014, ses pièces à succès et des surprises qui en ont mis plein la vue.


Participant de la deuxième mouture de Star Académie en 2004, le chanteur, accompagné de sa guitare et de ses fidèles compatriotes Éric Picard à la guitare et à la basse et Sylvain Demers à la sonorisation, a débuté sa prestation avec le morceau Ton regard, une chanson qui illustre l’amour avec un grand A, et qui a donné le ton à la soirée, dont les thèmes principaux était l’amour, qu’il soit rose complexe ou fané, le désir et la convoitise. En continuité avec la tendresse sur laquelle s’est entamée la soirée, il y a eu comme une mélodie à nos oreilles les chansons Tes p’tites manies, qui évoque la jalousie d’une amoureuses face aux autres femmes, Marie-moi,  T’es si parfaite, Le grand livre de l’amour, qui trace le portrait type de l’éternel lover boy, Je l’ai jamais dit à personne, tiré de l’album du même titre sorti en 2006,  T’es ma femme, t’es la plus belle, ainsi que la pièce Je t’aime plus fort que moi, que l’on retrouve sur l’album T’es toute ma vie, offerte en duo avec le célèbre pianiste Rick Allison, qui a collaboré avec Johnny Hallyday, Lara Fabian, et plusieurs autres, en plus de compter près de vingt-cinq millions d’albums vendus. Une belle collaboration où on ressentait toute l’intensité et la puissance dans la voix.


Étienne, qui entamera sa douzième année de carrière en 2016, dévoile aussi sur son plus récent album le caractère sensible et fragilisé des relations et conquêtes amoureuses avec des chansons telles que Juste un p’tit texto, qui révèle la déception d’un amour à sens unique, Je voudrais juste savoir si tu m’aimes et Les femmes sont si compliquées, extrait de son album paru en 2011. Dans cette même énergie, le chanteur de 36 ans, qui travaille actuellement à son premier opus en espagnol, a offert en exclusivité à la foule la chanson d’origine espagnole, Darte Un Beso, qu’il a reprise en duo avec la chanteuse française Lola Dargenti. Une très belle pièce aux ambiances suaves qui traduit le souhait de reconquérir l’être aimé. Toujours en espagnol, l’auteur-compositeur-interprète a performé le titre Eres Mi Reina, qui se veut l’adaptation de la chanson T’es ma femme, t’es la plus belle de l’album Paroles et musique, lancé en 2010. Pour l’occasion, il avait fait appel à  une danseuse professionnelle et à la troupe de danse Fuego Latino de Laval, qui ont mis le feu à la salle avec quelques petits pas de danse latinos, tous un peu éparpillés sur le parterre de l’auditorium.


Propice au temps du numérique et au flirtage virtuel, celui qui a collaboré à certaines chansons avec Marc Dupré sur son nouvel album, avec toute la sensualité et le sex appeal qu’il dégage, a interprété le single Le blues de la cruise, figurant sur l’album Le monde est beau. Et qu’en est-il des amours déchus? À ce sujet aussi, Étienne s’ouvre. Pendant la prestation, il l’a notamment fait avec le titre À toutes les femmes que j’ai aimées, dont le message traduit une interrogation quant à l’existence de l’amour véritable, et qui est l’un des morceaux à succès de l’album Paroles et musique.


Poursuivant sur une note de nostalgie, remplie d’humilité et de fragilité, Étienne, à titre de porte-parole de la Fondation Au Cœur du Monde de l’Hôpital Sainte-Justine, a rendu hommage, dans une combinaison voix-piano, aux enfants atteints de maladies du cœur dont les jours sont compter avec le morceau Réparer les cœurs qui, par la justesse et la sensibilité des mots a fait verser des larmes et a bien entendu fait l’unanimité auprès du public. Tout comme le titre J’en veux pas d’ton paradis, qui se veut un hymne à tous les parents atteints du cancer qui, devant la maladie, se voient dans l’obligation de dire aurevoir à leurs enfants beaucoup trop tôt et à faire une croix sur tout ce qu’ils auraient aimé avoir le temps de faire avec eux. Sans doute là, l’une des chansons coup de cœur de la soirée. Toujours dans un vent d’humilité et d’humanité, l’ancien hockeyeur a livré en prestation le morceau Emmène-moi, un clin d’œil à notre monde rempli de guerres, de rivalités et de souffrances, ainsi que la pièce Le monde est beau, tiré de l’album du même titre,qui se veut dans le même esprit, accompagnée cette fois de l’harmonica.


Parallèlement à ces histoires d’amour et à ces préoccupations sociales, le chanteur a remercié en chanson ses parents, Jean-Pierre et Claire, pour tous les sacrifices qu’ils ont faits et pour tout le support qu’ils lui ont apporté dans sa carrière musicale, à travers la chanson À mon père et ma mère, et a présenté la chanson Les Artistes, qu’il a co-écrite  avec son père, laquelle témoigne des amitiés des chansonniers. Séducteur comme personne, Étienne ne pouvait faire autrement que de terminer cette soirée aux ambiances chaleureuses, festives et intimes avec l’une des pièces les plus romantiques de tous les temps, attention : SAVE THE LAST DANCE FOR ME du crooner canadien Michael Bublé. De quoi faire faire des beaux rêves à toutes les femmes présentes dans la salle.


Non seulement, Étienne a parlé avec ses tripes, en toute sobriété, pendant la soirée en nous faisant part de sujets qui lui tiennent à cœur par le biais de ses pièces musicales, mais nous a rappelé l’homme attachant et engagé qu’il est, sans oublier son côté funny boy. Tout au long de son spectacle, il a interagi avec le public et a présenté quelques-unes de ses pièces avec des petites mises en scène. Par exemple, pour introduire le morceau Le grand livre de l’amour, il y est allé comme suit : « Pour la prochaine chanson, j’aurais besoin d’une noire, d’une blonde, d’une brune et d’une rousse… J’ai oublié, la grise, est-ce que j’ai une grise? Je vais vous expliquer le grand livre de l’amour maintenant que j’ai toutes ces femmes devant moi.» Puis, tout au long de la chanson, il s’est adressé personnellement aux femmes qu’il avait sélectionnées. Avant d’interpréter le titre Marie-moi, il a demandé la participation d’un futur marié. Il a invité le public à chanter avec lui et à prendre un selfie collectif. Mais la palme d’or du meilleur gag de la soirée revient au moment où il a simulé un appel téléphonique de sa blonde, Myriam Côté, l’interprète d’Avril Robinson dans la série Unité 9, en réalité présente dans la salle de spectacle, et où il a dit : « Attends seconde, c’est blonde. Faut que je réponde, si je veux pas finir assassiné noyé dans une toilette», faisant référence à la fin tragique qu’a fait connaître le personnage d’Avril à l’intervenante Agathe Boisbriand, incarnée par Mariloup Wolfe, dans l’émission. Bref, c’est une soirée conviviale et élégante à laquelle ont eu droit les spectateurs assistant à cette première médiatique.


Vous pouvez vous procurer l’album T’es toute ma vie sur Itunes 


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